No matter what, I love you

"Poleen, tu devais pas travailler se soir !" "Oui je sais mais Arthur a appelé, Charles s'est tordu la cheville en faisant je sais plus quel sport, si il veut pas avoir de séquelles, il est obligé de rester tranquille deux jours... donc...." "T'as pas de chances..." "Off tu sais, j'ai pas d'enfant, pas de mari, donc ça va !" "Oui mais quand même, t'as une vie en dehors d'ici, faudrait qu'ils arrêtent d'agir comme si tu ne vivais que pour cet hôtel !" Je souriais faiblement, j'adorais Monica, mais je me disais aussi qu'elle ne me connaissait finalement absolument pas. Je n'avais rien en dehors de ma soeur, mon chat et ce job, et même... Hollywood m'ignorait souvent quand à Sara, elle faisait sa vie, elle était assez grande pour ne pas avoir constamment besoin de moi. Je me sentais moins seule à travailler ici même si ça me cassait un peu mon rythme de devoir enchaîner une journée et une nuit entière, je devais me dire qu'après, j'aurais au moins deux jours pour dormir tranquillement, et puis j'étais encore jeune, je pouvais bien faire ça. Je fis livrer du thé au jasmin chez Simon avec des petits gâteaux, bien entendu, il n'avait rien demandé, mais ça allait sûrement faire son petit effet. "Mlle Franklin j'ai désespérément besoin de vous !" Je redressais ma tête et remit mes lunettes en place, normalement je mettais des lentilles, mais j'avais les yeux trop fatigués aujourd'hui, je n'avais pas su les supporter. "Vous êtes ravissantes aujourd'hui, une nouvelle robe ?" Pour une fois que j'avais mis une robe au lieu d'un tailleur, ça ne manquait pas de se faire voir visiblement. "Pas vraiment, mais ça changeait un peu." "Les cheveux lâchés ça vous va bien aussi." "Merci mais... vous avez besoin de moi pourquoi Mr Poesy ?" "J'ai complètement oublié l'anniversaire de ma fiancée... Neela va me tuer si je lui offre rien, et elle arrive dans 1h..." Je souriais. "Vous en faites pas, elle aime quoi ?" "Tout ?" Là, j'étais dépitée. "Une couleur favorite ?" "Le rose !" "Or ou argent ?" "Argent... je crois !" Je pris mon téléphone et appela un ami bijoutier. "Paolo ? C'est Poleen ! oui et toi ? ah ah oui ! Dis, tu aurais un ensemble bague, bracelet et boucles d'oreilles en diamant rose et argent ? Super ! Taille... 53 pour la bague ! Je veux être livrée dans 30 minutes sinon je ne te livre plus mes meilleurs clients ! Great bye bye !" Je souriais en raccrochant, composant un nouveau numéro. "Linda, c'est Poleen, tu peux me livrer une vingtaine de freesias ? avec des fleurs exotiques ? dans 30 minutes ? Super merci bye !" Je pris le téléphone de l'hôtel afin d'appeler au restaurant français. "Michel ? tu peux me réserver une table pour deux ce soir ? Dans le coin des amoureux, oui je sais que je demande tard mais t'as pas le choix ! pour 20h ! Prévois du champagne rose ! Je t'aime aussi !" Je riais en raccrochant. "Voilà tout est arrangé !" "Merci ! vraiment merci !!" Il m'enlaça rapidement, ce qui ne manqua pas de me surprendre avant de s'en aller. "Et bah dis donc..." Monica me regardait avec ses yeux de merlan fris. "Quoi ?" "Rien." Elle eut un petit sourire et s'en alla. La journée se passa assez tranquillement, il était presque 21h, et j'avais l'impression d'être ici depuis une éternité mais la soirée ne faisait réellement que commencer. Une serveuse du Lightning Dream arriva en courant, disant qu'un client complètement bourré au bar et insultait tout le monde. Chic. La politique de l'hôtel voulait qu'un maître d'hôtel aille d'abord parlementer avant de faire venir la sécurité. Fine...

En arrivant là-bas, ce ne fut pas réellement difficile de le reconnaître, c'était un de mes clients rois. Je me mis assise à ses cotés, c'était un homme très beau et élégant d'une quarantaine d'année, mais il vivait mal le fait que sa fille unique soit lesbienne et que sa femme l'ait quitté pour un petit jeune. Certes c'était des coups durs, enfin... pour certains mais tout de même ! "Vous pensez pas qu'il serait temps de retourner dans votre suite Richard..." "Avec vous ? histoire de baiser toute la nuit, j'ai jamais eu une grosse entre les mains, et vous avez pas dû être touchée depuis longtemps !" Extérieurement, je n'exprimais rien, je gardais un visage sérieux et stricte, intérieurement, j'avais une telle envie de pleurer et de le gifler en même temps. "Les femmes sont toutes les mêmes, des connasses, la seule place que vous devriez avoir, c'est entre nos jambes à sucer nos queues !"Je restais stoïque. "Richard, ça suffit." Je pris le verre qu'il était en train de boire et le posa plus loin. "Venez je vous ramène !" Je pris son bras pour le faire se lever lorsque la gifle partit pour atterrir vraiment violemment sur mon visage. Tout le monde autour était terriblement choqué, il m'empoigna à la gorge pour me plaquer contre un mur, resserrant ses doigts, je suffoquais... L'air passait de plus en plus mal et les larmes coulaient en abondance sur mon visage. J'avais les yeux clos et puis soudainement, la délivrance arriva. Sa main s'arrache de mon cou. Ouvrant mes yeux, je vis Simon devant moi qui me protégeait et deux hommes de sécurité qui arrivèrent pour l'emmener. J'avais juste envie de me réfugier dans ses bras et de pleurer un gros coup, mais je n'en fis rien, touchant ma gorge qui était douloureuse. J'avais la voix cassée. "M... merci...." Je tremblais comme une feuille, il m'ordonna de rentrer à la maison, disant qu'il prenait sur lui la responsabilité de ne pas avoir de maître d'hôtel, il demanda même à ce qu'on m'appelle un taxi, pour la première fois en le regardant dans les yeux, je vis qu'il pouvait être autre chose que celui qu'il voulait montrer. Je ne pus me battre qu'on lui et abdiqua. Rentrant chez moi en pleurant toujours. Une fois à l'appartement, je pris mon téléphone, envoyant un sms à Jeremiah pour qu'il passe me voir, je refusais d'être seule se soir, et je savais qu'il resterait dormir avec moi. J'avais commandé japonais tant qu'à faire et avait juste retiré mes chaussures en détachant totalement mes cheveux. Servant deux verres de vin, j'en bus un rapidement avant de m'en resservir un et de l'attendre sur le canapé. Sara était partit pour 2 jours à une formation sur Jacksonville. La maison semblait vide. Le livreur arriva en premier, je pris tout et le paya avant de tout mettre sur la table basse. Il s'en alla. Jerem arriva cinq minutes après lui, je n'avais pas pensé à camoufler ma gorge qui était devenue bleue par endroit. La première chose que je fis fut de l'enlacer afin de réclamer un câlin. "Mon nounours..." Au bout de 12 ans d'amitié, fallait pas s'étonner qu'on soit très proche l'un de l'autre. "J'ai commandé jap' ! Viens !" Je pris sa main, fermant la porte d'un coup de pied afin d'aller sur le canapé avec lui. "Bonne journée ?"

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No matter what, I always be there for you

Aujourd'hui, j'étais déchaîné, je ne sais pas s'il y avait une pleine lune ou pas, je n'ai pas spécialement consulté le calendrier, mais peut-être était-ce du à la nouvelle marque de café que j'étais en train d'essayer, quoi qu'il en soit, on aurait pu m'appeler "Monsieur cent mille volts", d'ailleurs, mes élèves ne se sont pas gênés pour le faire. Il y en a même un qui m'a demandé si j'étais amoureux pour être aussi vif que ça . Par contre, la tête qu'il a fait quand je lui ai répondu que c'était de lui que j'étais tombé amoureux, c'était vraiment tordant. D'habitude je ne suis pas aussi taquin que cela, mais avouez qu'il l'avait cherché, non ? Bref, j'avais reçu un énième message de Lukas et là, je ne sais pas pourquoi, mais je lui avais donné rendez-vous chez moi le soir-même. Oh bien sûr, je sais que je n'aurais pas du, cela allait à l'encontre de la règle que je m'étais fixé, jamais deux fois la même personne, mais je ne sais pas, je me sentais un peu seul et puis...rah je sais que ce n'est pas une excuse et puis ça me fait vraiment penser que je suis un salaud, mais bon, le message était lancé, je n'allais pas le ratrapper en en envoyant un autre qui dirait tout le contraire. A la fin de ma journée de travail, j'avais décidé de faire un tour en ville, il était à peine dix-sept heures, j'avais encore du temps devant moi. J'adorais regarder les boutiques de souvenirs, je sais cela peut paraître idiot, mais je trouvais cela amusant. Parfois, il ne faut pas chercher à me comprendre, je vous assure que ces des coups à attrapper un énorme mal de tête. Je fis ensuite un détour obligatoire dans un des meilleurs café de la ville et j'y sirotais un cappuccino. Ensuite, l'heure de retourner chez moi arriva. Tandis que je montais les escaliers qui menaient à la porte de mon loft, je vis Lukas qui m'attendait déjà. Je lui souris et le fit entrer, mais je ne me sentais pas à l'aise, j'avais une drôle de sensation, comme si j'étais en train de trahir quelqu'un et honnêtement, à part moi-même, je me demande bien qui cela aurait pu être puisque j'étais célibataire. Alors que j'allais embrasser Lukas, mon portable se mit à vibrer. Je regardais le message que j'avais reçu et fronçais les sourcils d'inquiétude. Poleen avait besoin de moi, elle me demandait de venir tout de suite chez elle. Je me demandais ce qui avait bien pu se passer. Je lui répondis sans perdre une seconde que j'arrivais puis, je repoussais doucement Lukas. "Désolé, mais il y a changement de programme, tu ne peux pas rester" "Quoi ? Tu plaisantes j'espère ? " "Pas vraiment non, excuse-moi, mais je n'ai pas le temps de t'expliquer" " Mais tu...et merde, j'aurais du m'en douter...tu sais quoi, va te faire voir, tu es vraiment un connard." Je fermais les yeux, me prenant ces paroles de plein fouet. Oui, il avait raison, j'étais un connard, mais je n'y pouvais pas grand chose. Il se dirigea vers la porte et se détourna un instant, il claqua son postérieur avant de me dire "Regarde-les bien parce que c'est la dernière fois que tu les vois" puis il parti. C'est vrai qu'il avait de belles fesses, mais peu importe. Poleen m'attendait. Je pris quelques affaires et parti chez elle, j'avais dans l'optique d'y passer la nuit, comme cela nous arrivait assez souvent.

A peine arrivé chez Poleen, elle me serra dans ses bras. "Mon nounours..." Je lui rendis son étreinte et déposais un baiser sur son front. "Ma puce...qu'est-ce qu'il se passe ?" Je n'avais pas pu m'empêcher de remarquer un bleu qui se formait sur sa gorge et ce n'était pas fait pour me rassurer. J'espérais qu'il ne lui était rien arrivé, mais quelque chose me disait que je me trompais. "J'ai commandé jap' ! Viens !" Elle me prit la main et m'entraîna sur le canapé. "Cool, j'avais justement envie de manger japonnais ce soir" Je m'installais avec elle. "Bonne journée ?" Je la regardais en penchant la tête sur le côté. Bon apparemment, elle n'allait pas me dire tout de suite ce qui lui était arrivé. Je répondis donc à sa question. "Dans l'ensemble oui, jusqu'à ce que je reçoive un billionième message de Lukas...comme une andouille, j'ai cédé. On avait rendez-vous. Bon sang, je suis vraiment grave moi, je te jures. Enfin, ton message est arrivé à point nommé, j'ai pu lui dire de partir, il m'a traité de connard et m'a dit que je ne verrais plus son....enfin bref. Je n'y peux rien s'il ne veut pas comprendre que je n'ai pas envie d'une relation à long terme." Je n'avais toujours pas lâché sa main et déposais un baiser sur le dos de la sienne. "Et toi ? Dis-moi, que s'est-il passé, pourquoi tu as un bleu sur la gorge ?" Je ne supportais pas qu'on fasse du mal à Poleen, mais avant de m'énerver contre qui que ce soit, il fallait que je sache tout ce qu'il y avait eu.

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