Post édité par mégarde lors du postage de la seconde réponse X_x

Inconsciente du malaise qu’elle provoquait, la demoiselle continuait de parcourir la foule, saluant les personnes présentes à cette soirée très spéciale, grignotant de temps à autres quelques bonbons trempés dans du chocolat coulant aux fontaines. L’alliance fraise tagada – cacao fondu était tout simplement divine, un festival de goût et de douceur pour le palais de la jolie brunette qui se sentait bien, dans son élément, au milieu de cette foule. A quelques pas, un homme subissait un véritable martyr moral à cause d’elle alors que la jeune femme ne s’en doutait pas une seule seconde. Pour la princesse, tout se passait bien ce soir, tout le monde avait l’air très heureux. Ce qui ne manquait pas, d’ailleurs, de ravir la dîtes jeune femme à l’origine de ces festivités. Pourtant, bientôt, Lullaby prendrait conscience que ce bonheur apparent ne touchait pas toutes les personnes présentes. Ce qui ternirait sûrement le sourire qui éclairait son minois.

Pour l’instant, la jeune femme n‘avait toujours pas remarqué la présence de Luka Wilson, qui lui n’avait pas manqué de la repérer. C’était assez étrange que la brunette ne l’ait pas vu, dans la mesure où elle était fan de lui et de ses exploits sportifs depuis des années et qu’elle avait été très triste et troublée d’apprendre que son sportif préféré avait été victime d’un accident de la route qui, non content de l’arracher au monde du basket, lui volait sa fiancé. Mary. Lullaby ne l’avait jamais vu et de fait, ignorait totalement la ressemblance physique qu’elle avait avec l’ancienne compagne de son idole au ballon ovale.

Enfin, la hongroise aperçu l’homme à la peau basanée et un sourire illumina son visage, alors qu’elle décida de s’approcher du sportif, un peu plus prestement qu’elle ne l’aurait voulu, un signe qui trahissait grandement son excitation à faire la connaissance de ce dernier. Alors que pour Luka, cette rencontre ne serait sûrement pas des plus agréables puisque l’européenne lui rappelait un fantôme du passé. Mais soit. La brunette arriva donc assez rapidement devant l’homme, tout sourire et pimpante d’une bonne humeur communicative… ou pas, à vrai dire. Car l’homme, lui, ne semblait pas ravi de l’avoir face à lui. Au contraire, il semblait plutôt contrarié et la demoiselle n’en comprenait pas les raisons exactes. Pour elle, cet air renfrognait correspondait à « Oh non, pas encore une groupie ! » Mais la princesse hongroise n’en était pas une. Ce qui l’intéressait chez Luka, ce n’était pas ses compétences sous une couette, mais bien sur un terrain de basket.

«- Bonjour Monsieur Wilson, laissez-moi me présenter… Je suis Lullaby Esterházy et je suis très heureuse de vous rencontrer ce soir. Je vous avoue que je suis totalement fan… Je vous admire depuis vos débuts et… Vous êtes vraiment un joueur excellent ! J’espère que vous serez prompt à vous rétablir… J’imagine que je ne suis pas la seule qui désire rêver de nouveau devant sa télévision en admirant votre jeu ! Vous êtes tout simplement fabuleux sur le terrain et je dois reconnaître qu’avant d’entendre parler de vous… je n’étais pas très fan des sports collectifs. » confessa t elle, les joues rougissantes.

Le ton était froid, quelque peu sec. Et la pauvre demoiselle peinait à comprendre ce qu’avait le sportif, n’ayant pas l’impression d’avoir commis un impair. N’aimait-il pas qu’on le soutienne ? La jeune femme trouvait tout cela bien curieux. D’autant plus que sur internet, les fans qui avaient eu la chance de rencontrer ce basketteur, avant comme après l’accident, s’accordait tous pour dire que le beau métis était quelqu’un de chaleureux. Pas le genre de mec à qui la célébrité montait à la tête. En avait-il après elle alors ? C’était complètement idiot, il n’y avait aucune raison pour que le joueur ait une dent envers la hongroise puisqu’ils ne se connaissaient pas du tout avant. Du moins pas en vraie en tout cas. Lullaby était à des années lumières de se douter qu’elle ressemblait tant à la fiancée défunte du jeune homme, loin de se douter qu’elle était un fantôme du passé à ses yeux.

L’homme se tourna et attrapa une bière sous l’œil médusé de la jeune femme. L’alcool pour un sportif ? Pourtant il semblait à la hongroise que ce genre de métier, comme le mannequinat en fait, exigeait une hygiène de vie assez stricte. Et l’alcool en était banni. Enfin, bien sûr, la consommation du jeune homme était une bonne chose pour les affaires de l’hôtel. Mais malgré tout, la brunette ne cautionnait pas cette beuverie. Il avait du monde derrière lui, des gens qui portaient leur confiance sur ses épaules, il n’avait pas le droit de leur faire ça.

La demoiselle allait s’emparer du verre lorsque Luka lui présenta ses excuses. Avant d’avouer qu’elle ressemblait énormément à Mary, la fiancée qu’il avait perdu dans le tragique accident de la route qui lui coutait actuellement sa carrière. De fait, la hongroise comprenait un peu mieux les réactions du basketteur. Le laissant s’asseoir, Lullaby lui retira sa pinte de bière en lui adressant un charmant sourire, disant que ce n’était pas bon pour lui, pour son métier et que ça ne le ferait sûrement pas revenir sur un terrain de basket. Et accessoirement, que ça ne lui rendrait pas Mary.

S’installant à ses côtés, la demoiselle l’observa quelques minutes sans dire un mot. Ses yeux courraient sur ce visage métissé qu’elle avait si souvent admiré ruisselant de ses efforts, ce visage délicat tellement appréciable et doux. L’homme lui avait toujours semblé être quelqu’un de bien, de respectueux de… un garçon comme il faut, voilà ce qu’il était. Un type bien et vrai. Le voir en face à face pour de bon, c’était encore mieux que sur le poste de télévision, évidemment et bien que la jeune femme soit mannequin, elle se sentait petitoune devant cette star du ballon. Alors elle ne disait rien, restant simplement là, un peu comme une imbécile, sans doute, à le regarder en souriant non sans une certaine douceur, un peu gênée toutefois de faire remonter en lui de si mauvais souvenirs. Mais qu’y pouvait-elle, au fond ? La génétique n’était pas de son ressort, après tout.